ombres de fond
louise brooks 2
Vierge. Fleur d’Art. Muse. Seule femme a incarné la vraie, l'idéale Loulou, celle qu'on moule à la boîte de Pandore…
Louise reposée là.

Dans la noire salle de projection et les plaintes sonores du cinéma muet, je me suis évadé, vu mon ombre, inassouvi dans ton univers noir & blanc. Loulou, ta scène est finie: j’ai vécu l’attente de ton retour dans tes décors et les sombres coulisses de l'après-spectacle.

Sur un piédestal de bois marbré, sculpté à l’image d’une Ève nymphomane, façonnée à mes songes prémonitoires, les allégories de la beauté ont épousé les méandres de son corps: ce légitime mariage de l’agréable qui a respiré le bout de la perfection. N’ai point cherché à comprendre les raisons, les choses d’ici-bas n’ont encore rien vu de sa nature physique.

Louise a été un cri muet et mon silence... comme un souvenir à ses côtés: ce minuit du passé où l'on n’en voit plus la fin... seulement cet instant de promenade dans la nature de nos vies, me ramène, plus mémorable que bourré de ses souvenirs, le charme de l’existence. Une randonnée qui l’a poussée à chuchoter un léger aphorisme pour se cataloguer: "Mon coeur, c’est l’ennui morose". Encore aujourd’hui, je ne suis pas étonné d’entendre la pluie le fredonner dans les nuages.

Moi, j’ai achevé mon nid sur ces paroles. À la charpente pétrifiée sous la verve de son regard, qu’elle m’a appliqué, assis sur le miroir, recueil en main : «J’étais sur une tour au milieu des étoiles»* a chuchoté Louise... J’ai été, à mon tour, au milieu de ses toiles, incarcéré dans la passion de Loulou, Louise (où je suis justifié).

Et maquillé d’abandon, j’ai reconnu sa vie.

Que dis-je? Notre vie!



© 1991 ronald mc gregor.


Passé
Futur

LettresCritiques de filmsGallerie Photos
objectif 62objectif 63objectif 64
Notes et LiensMusiqueWallpapers